ajouter un commentaire Retour au Lexique Le buisson ardent

' ¦ ¥ ¤ £ ¢ t S r q c p v s n m l k y X x z w h d g b '

Les lettres Samek s et Nun n que je me propose à l’étude sont au cœur des 28 lettres de l’alphabet hébraïque de Aleph (Un) à Aleph final (Mille).
Les 13 lettres qui entourent le cœur de l’alphabet en renforce l’idée centrale car le nombre 13 est le poids des mots Ehad dx' « Un » et havaha hbh' « Amour ».

13 + 13 = 26 qui est le nombre du mot hwhy le tétragramme.

L’Amour pourrait être défini comme relation de l’Un à l’Autre, et l’inconnaissable Eternel hwhy exprime l’essence de cette relation. 

L’Un et l’Autre

Le mystère de la croix

J’entendais un reportage sur France Info. Le témoignage d’un geôlier d’un camp de concentration en Corée du Nord. Tout en relativisant l’information dans le contexte douteux de la propagande internationale contre l’axe du Mal j’ai cependant relevé une exclamation du geôlier qui témoignait des atrocités sans mesure faite sur des familles d’opposants politiques pour expérimenter l’effet d’armes chimiques :

« je n’étais pas sensible aux atrocités fait à ces gens car c’était pour moi des ENNEMIS ! »

Ne peut-on pas ressentir de compassion pour un ennemi ?

En fait, pour ce geôlier  s’agissait-il seulement d’ennemis, d’adversaires ?

Dans son ouvrage « Au nom de l’Autre » réflexions sur l’antisémitisme Alain Finkielraut explique :

« Les palestiniens ne sont plus les ennemis des Israëliens, mais leur Autre. Etre en guerre avec son ennemi est une possibilité humaine. Faire la guerre à l’Autre est un crime contre l’humanité. »

En quoi faire la guerre à l’Autre peut-elle est différente de la guerre à l’ennemi ?

Le Nous et l’Autre

Le Nous pourrait être défini par l’unicité des Je, Je, et Je, … rassemblés.

La condition d’existence du  Je est la rencontre de l’Autre, Toi qui permet au Je de s’affirmer.

Le phénomène d’empathie qui permet à l’humain de ressentir de la compassion s’arrête à la frontière de l’unicité du  Nous humain.
En effet l’humain ne ressentira pas de compassion pour les poulets élevés dans les camps de concentration pour poulets que sont nos élevages « modernes » car les poulets sont extérieurs au Nous humain en lequel l’humain peut ressentir de la compassion. A la limite même l’absence de compassion pour le poulet pourrait être le signe, l’affirmation de notre unicité humaine… du Nous humain qui s’affirme dans la négation de l’Autre en tant qu’animal. Quand la conscience humaine déborde au-delà de l’espèce humaine dans un Nous des êtres vivants, qui englobe l’humain et l’animal, les assimilant en une même collectivité, le phénomène d’empathie pourra alors s’exercer sur nos « frères » les poulets.

 

L’empathie pourrait s’exercer plus facilement sur l’espèce des gorilles tellement proche de l’espèce des hominiens que sur celle des poulets.

 

Mais cet élargissement de la conscience au-delà de l’humain en un Nous qui englobe tout le règne animal supposerait alors une présence du « Je » en l’animal, est ce le cas ?

 

Quand l’Autre humain est un ennemi, et qu’il demeure dans l’unicité du Nous humain en tant qu’Autre il est possible de ressentir de la compassion pour lui, et donc d’envisager une alliance de paix. Cette adversité tendue vers la recherche de paix est même alors une affirmation du Nous, puisse qu’elle confirme le phénomène d’altérité « Toi », au sein même de l’humanité, condition d’existence du Je.

Mais quand l’Autre est un ennemi et qu’il est exclu à extérieur du Nous humain, comme par exemple les juifs l’étaient pour le Nous nazi, dans ce cas là,  aucune compassion ne sera ressenti contre un tel Autre humain, tout traité de paix est inenvisageable.

La conséquence de cette exclusion de l’Autre humain sera que le Nous haïssant l’Autre humain s’exclut ainsi lui-même par définition du Nous humain.

 

 

L’exclusion de l’Autre humain de l’unicité du Nous entraîne qu’il devient négation de TOI en tant qu’humain. Cette négation de Toi, entraîne que l’unicité collective il n’est plus un NOUS, dans le sens d’une communion de JE, JE, JE … mais devient le ON impersonnel que lui renvoie l’image de cet Autre humain exclu, bafoué, torturé.

Le jugement qui détermine les conditions éthique de l’humanité, du Nous humain devient le principe d’unicité collectif au lieu de l’Amour qui est le principe d’unicité essentiel de l’humain en tant qu’affirmation du Je, Moi Je suis dans la rencontre de l’Autre, Toi.

 

Le mystère de la croix, est révélation dans le questionnement de l’humanité en face du jugement. C’est l’éternel question que pose Jésus-Christ sur la croix : Il est l’Autre humain fondamentalement innocent, mais l’exclu, l’ennemi à abattre, l’ennemi public n° 1 d’un peuple religieux, d’une nation par le jugement qui définit les limites du Nous.

Jean 18 : 14 « Il est avantageux qu’un seul homme meure pour le peuple. »

La croix était le signe de la paix sociale: la Paix romaine.

Seul l’esclave, donc l’Autre humain exclu de l’unicité de la cité romaine pouvait être mis en croix. La compassion donnait au citoyen romain  le privilège d’une mort sans souffrance en lui tranchant la tête.

Par la croix, la paix romaine affirmait les limites de son identité collective en affichant sa non compassion à l’Autre humain esclave. Rome affirmait ainsi par le jugement, les limites de son humanité. Mais en condamnant ainsi un être humain, sans éprouver aucune compassion pour lui, Rome s’affirmait son inhumanité essentielle, négation du Je dans sa plénitude de fils de D.ieu. Rome affichait qu’il n’était pas un Nous d’humain libre, dont le principe est l’affirmation du Je, mais il affirmait les limites de sa liberté, et de son esclavage du jugement.

 

Ainsi en contemplant Jésus sur la croix, le regard sur l’Autre humain innocent Jésus-Christ, mis à cause dans une situation d’exclusion par le jugement de la cité affirme par la croix les limites de l’identité collective enfermée dans le jugement, le défaut d’Amour.  
Mais cette contemplation donne de libérer la conscience personnel et celui de la cité des humains du jugement pour l’élever ainsi jusqu’à la dimension adamique et divine d’être fils de D.ieu où s’exercera dans sa plénitude la compassion dans l’Amour.

Et la croix qui était auparavant l’arbre du jugement, l’arbre de la condamnation du NOUS en un ON impersonnel mortel devient l’arbre de résurrection, l’arbre de vie éternelle du NOUS, du Je en NOUS enfin ressuscité. L’autre humain exclu par notre jugement ainsi placé au cœur du Nous des cités devient leur source de Vie qui libèrera les cités des enfermements mortels du jugement. Ainsi dans le langage de l’évangile il est écrit que le Berger rassemblera les brebis perdues du peuple d’Israël.

 

La charité

Le mot hasanah hnsh  est le buisson, aspect en lequel se révèle l’ange de l’Eternel :

Exode 3 : 2 L’ange de l’Eternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson. Moïse regarda; et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait point.

De quelle sorte de révélation s’agit-il ? Examinons le texte hébraïque plus précisément :

H'-tblb wyl' hôhy ª'lm 'ryw

et l’ange de l’Eternel apparut vers lui, feu S' de « demeure tb cordiale bl »

 Que pourrait bien signifier le feu du cœur au sein de la maison sinon le foyer de Charité ?

'ryw hnsh ªôtm

d’un m signe wt de Toi ¢ le buisson et il apparut

La charité expression dans l’unicité de la cité des humains de l’Amour divin, est le lieu d’émergence du sens que prend la vie personne en elle : le buisson est ce sens, et ce buisson est source de ta révélation : « Je t’appelerai par Ton Nom »

H'b rvb hnsh hnhw

et voici le buisson, dans b un éveil rv dans un feu S'

et voici le buisson  éveille ton regard sur l’Autre dans la cité que tu vois et tu est vu, et ton cœur de l’Amour divin.

:lk' ûnny' hnshw

et le buisson « notre rien » mangeait. lk' « manger » est  devenir ' de plénitude lk
En quoi l’évanescence ( notre rien) spirituelle peut-elle devenir plénitude d’être ?

Le rien source de plénitude

L’unicité collective était enfermée dans le jugement à cause du péché d’avoir mangé l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Le jugement ne devrait pas être  le principe d’unicité, mais un effet consécutif à une distinction des êtres rassemblés dans une unicité charitable.

Le jugement permet de maintenir l’unicité du Nous dans une proportion d’adversité nécessaire à l’affirmation du je dans la liberté, mais qui n’en soit pas sa négation. Le jugement est la servante de la charité, mais non sa maîtresse. Ainsi le fondement de l’uicité du Nous, est l’au-delà du Jugement… Dans l’au-delà du jugement la liberté s’exerce sans entrave et l’Amour peut alors y couler librement.

C’est le rien ¤y' qui est la source de vie qu’entoure le jugement afin d’y couler. La liberté qui est dans le rien fondamental, le vide, l’évanescence est la Porte ouverte à l’Amour.

Mais quand le Rien ignore l’Amour, cette liberté qui ignore l’Autre devient négation de la Vie, poison mortel.
La liberté permet l’exercice de la plénitude de l’Amour.

l’Amour permet l’exercice de la plénitude de la liberté.

Amour et liberté sont indissociables et la source est de leur plénitude est dans le Rien.  

 

Quand le jugement devient principe mortel

La vie sociale suppose un projet de vie commun qui engage vers un devenir commun : NOUS, faisons l’humain !!!  Elle suppose aussi l’éthique qui fixe les lois nécessaires afin de rendre la loi sociale possible. Mais quand le devenir et l’éthique sont posés comme des connaissances déterminées, l’humain devient esclave de ces connaissances… et toute menace contre la loi devient danger mortel. La loi devient alors signe mortel, un ON impersonnel qui peut être une idéologie dont la justification sera d’empêcher l’émergence de l’Autre qui contrarie cette idéologie.

 

Comment vivre ensemble en un peuple dont le principe serait la liberté personnelle en un NOUS éternel  dont la vocation serait de préserver l’accueil de l’Autre afin qu’il soit source de vie ?

 

La liberté personnelle suppose que le principe d’unicité ne soit pas une connaissance éthique définitivement définitive, car cette connaissance enferme, mais l’au-delà de la connaissance … RIEN qui révèlerait la liberté personnelle ouverte à tous les possibles ….   Une sorte de page blanche informelle, infinie, indéterminée. Mais ce lieu absolu, ce Rien totalement libre est errance éternelle et mortelle, s’il ne vient pas à la rencontre de l’Autre, s’il ne s’ouvre pas à l’Autre dans l’unicité de la Cité. L’expérience de ce désir vital de rencontrer l’Autre afin de vivre est peut-être ce que l’on appelle Amour… charité. L’Amour qui trouve en l’Autre sa plénitude d’être humain, d’affirmer : Moi, Je suis.

 

La liberté personnelle ne peut vivre que dans la charité que je pourrai définir comme le désir de vivre ensemble éternellement libre, d’éternellement renaître en ce NOUS dont le projet est un éternel désir : « faisons l’humain ».

Faisons l’humain en lequel je pourrai éternellement aimer, donc devenir, donc vivre.  

Ce projet s’exprime en parole, dans le dialogue amoureux dont le principe est l’affirmation de Je dans l’accueil de l’autre, Toi. Ainsi le principe et la fin de ce NOUS est le VERBE qui se fait CHAIR dans le dialogue charitable, le dialogue amour : Emmanuel D.ieu avec NOUS !!!

 

Emmanuel D.ieu avec NOUS ne naît pas de la connaissance éthique (bien et le mal) d’un ON impersonnel, dont le principe serait la négation de l’Autre, mais de « rien Nous », c’est-à-dire  l’au-delà de toute connaissance éthique de « Nous » la liberté de s’affirmer dans l’accueil de l’Autre.

De même l’humain « Je » sujet de sa propre naissance ne naît pas d’une créature, mais de RIEN !!!

Gen 2 5  car l’Eternel Dieu n’avait pas ('l) fait pleuvoir sur la terre, et Adam RIEN (¤y') pour cultiver le sol.

 

Le désert de Sin, la montagne du Sinaï

Moïse est donc mis en présence du buisson  hnsh. Le buisson est le signe de Moïse qui le maintient dans la charité. C’est de cette révélation qu’il conduira l’assemblée des enfants d’Israël au désert de Sin ¤ys et c’est au Sinaï ynys que les Tables de la Loi sont révélées au peuple. 

 

Exode 16:1  Toute l’assemblée des enfants d’Israël partit d’Elim, et ils arrivèrent au désert de Sin, qui est entre Elim et Sinaï, le quinzième jour du second mois après leur sortie du pays d’Egypte.

Lévitique 7:38  L’Eternel la prescrivit à Moïse sur la montagne de Sinaï, le jour où il ordonna aux enfants d’Israël de présenter leurs offrandes à l’Eternel dans le désert du Sinaï.

Ainsi le Yod y placé au cœur du buisson hnsh dans le désert du Sin ¤ys, lieu d’où vient toute parole vivante, sera la Loi du Sinaï ynys, une Loi. Cette Loi qui n’est pas une connaissance éthique et législative définitive à la manière du code assyrien d’Ammourabi , une lettre qui tue à laquelle se soumettre mais une lettre qui soutient vers la charité, lettre qui cache et révèle l’esprit libérateur du peuple d’Israël, une connaissance dont le cœur est l’affirmation du Nous dans l’accueil de l’Autre  :

Exode 20 : 1

1 Alors Dieu prononça toutes ces paroles, en disant:

2  Je suis l’Eternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de servitude.

3  Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.

4  Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.

5  Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent,

6  et qui fais miséricorde jusqu’en mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.

7  Tu ne prendras point le nom de l’Eternel, ton Dieu, en vain; car l’Eternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain.

8  Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier.

9  Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage.

10  Mais le septième jour est le jour du repos de l’Eternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes.

11  Car en six jours l’Eternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour: c’est pourquoi l’Eternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié.

 

La Torah

La Torah hrwt vient du verbe tour rwt qui signifie « tourner autour »

De cette racine est le mot « tourterelle ». Le vol des tourterelles tournant dans le ciel jusqu’à voler ensemble vers le lieu invisible de leur foyer.

Exode 12:49  La  loi  UNE dx' existera pour l’indigène et pour l’étranger en séjour au milieu de vous.

Le principe de la Torah est l’indigène au milieu de NOUS, et l’étranger qui est signe de Toi au milieu de VOUS. Quand la Loi devient exclusion de l’étranger ce n’est plus la Torah révélatrice. L’accueil de l’étranger ne peut pas être une négation de l’identité de l’indigène.

L’affirmation de l’identité de l’indigène est donc dans l’accueil de l’étranger en tant qu’il est source de vie de la communauté Nous.

 

Tout chrétien qui reconnaît donc Jésus comme porteur de la révélation messianique, devrait reconnaître la Torah non pas comme loi ancienne substituée à une loi nouvelle instaurée par Jésus, mais comme le signe qui permet à la loi de demeurer révélatrice de l’Emmanuel : D.ieu avec NOUS. Jésus-Christ  est la preuve pour tout chrétien que la Torah est efficiente !!!

Mais en quoi la Torah, la Loi placée entre les deux lettres Samek s et Nun n au cœur de l’alphabet hébraïque peut elle nous ramener dans l’arbre de Vie à la vie éternelle ?

 

Comment la Torah peut-elle être engendrée au cœur du buisson hnsh ?

Le système cordial est l’interface en l’humain entre la Raison En-Haut et les conditions existentielles de son exercice En-Bas. La plénitude de la dignité humaine est lorsque l’En Haut et l’En Bas se marient. Ce mariage est une relation, une sorte de respiration spirituelle de En-Bas vers En-Haut et de En-Haut vers En-Bas, le système cordial dont la splendeur est représentée dans la kabbale par la Séphirah Tiféret : Beauté. Ainsi le domaine d’expression cordial de l’humain est l’art, la poésie, j’irai jusqu’à dire l’érotisme. Le livre du  cantique des cantiques rend compte de la splendeur cordiale, il est considéré par rabbi Aqiva comme le livre le plus saint des livres saints.

Mais cette expression ne vaut que dans une recherche de la quintessence de l’Etre, qui est signifié par les deux lettres Hé h (5) qui entoure le mot Hasanah hnsh  : le buisson. Ce buisson est alors buisson ardent. La quintessence de l’Etre, est l’approche, la carresse de l’essence de l’Etre par les 5 sens : ouïe, vue, odorat, goûter, toucher.

Les anges de D.ieu descendant et montant l’échelle de Jacob tendent à attirer la Raison humaine vers cette quintessence.

Qu’est ce que l’ange dit ?
L’ange, MaLAKh ¢'lm est celui qui oblige la Raison à sortir m de toute idée de Toi ¢ en disant « Non 'l cela n’est pas Toi », ou bien mieux « Non, cela n’est pas, la plénitude de ta dignité humaine. »

Mais il faut bien finir par signifier par un quelconque signe cette idée que c’est Toi cela, mais finalement ce n’est pas Toi vraiment, car Toi est la source infinie transcendante, essentielle de toute idée de Toi.

La lettre Yod (10) y qui numériquement rassemble en un seul signe les deux  Hé (5) h

Exprime à la fois :

Dans l’expression désert du Sin ¤ys-rbdm  qui signifie « lieu d’émergence de la Parole » du Sin, il est intéressant de noter la géométrie des lettres du mot Sin :

un cercle, un point, et une droite.

L’idée du cercle ramène à l’idée du point son centre, qui ramène à l’idée de la droite qui est un cercle à l’infini. Ainsi donc, la géométrie révèle que le mot Sin ramène le cercle en soi fermé, donc que tout signifiant est scellé mais cache en secret un signifié infini.

Dans l’expression « montagne du Sinaï » ynys Le yod final est le point, le centre référentiel auquel l’attention de la Raison aura à se fixer afin en tournant autour d’atteindre jusqu’à l’infini du cercle de l’Etre qui exprimera en une droite la Volonté de D.ieu. Ce point est la Torah de D.ieu hrwt.

  

La lettre Samek s

Le graphisme du Samek s est celui d’un cercle.
Mais l’idéogramme ancien rappelle un arbre à trois branches horizontales. Ainsi le Samek est devenu le trou où la parole vivante germe en terre et deviendra l’arbre de vie.  
La figure circulaire fermée de tous côtés, n’est pas sans rappeler la forme du Mem final £qui dans le mot Adam £d' symbolisera le Messie, la cité messianique la Jérusalem céleste représentée en un lieu carré percés de 12 portes.

 

Mais la lettre Samek s est entièrement circulaire alors que Mem final est carré. Elle est le trou qui soutiendra la graine afin que germe l’arbre de vie.

Luc 17:6  Et le Seigneur dit: Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à ce sycomore: Déracine-toi, et plante-toi dans la mer; et il vous obéirait.

 

Le Samek s de valeur 60, est en correspondance avec Waw w de valeur 6, et le £ de valeur 600. 

La lettre w est le signe de la relation. En conjugaison, placée en préfixe du verbe elle transforme le passé en le désaccomplissant, et le futur inaccompli en l’accomplissant.

La lettre Samek apparaît pour la première fois dans le mot « entourer. » bbs « sabab »

 « Le nom le Un  est Pischon, c’est lui qui entoure tout le pays de Havila (cercle), où se trouve l’or Genèse 2:11.

Il s’agit du fleuve UN  du jardin d’Eden, un fleuve torrentiel, source d’eau vive jaillissante celui qui encercle où se trouve l’or. 

Le chemin d’unicité n’est pas une eau tranquille mais une source d’eau vivante jaillissante, donc un renouvellement en un fleuve torrentiel.

Le nom de cette lettre vient de la racine Samak ¢ms, soutenir, appuyer, mettre sur.

« Le Seigneur soutient ceux qui chancellent » Psaume 145 : 14

Il empêche le regard de descendre, mais plutôt incite à élever, à se mettre sous l’autre afin de le soutenir, dans un geste, un sourire, une parole qui aime, qui sauve.

Le livre du Zohar se réfère à ce verset pour caractériser la lettre Samek : s « C’est précisément à cause de ta destination que tu dois rester là, car si tu t’enlevais de là pour opérer la création du monde, qu’adviendrait il de ceux qui sont près de tomber puisqu’ils s’appuient sur toi. »

Le Samek empêche de porter un regard qui condamne, qui exclut, qui enferme. Pour cela il emprunte le signe par excellence de l’enfermement : le cercle afin de le transfigurer en porte libératrice. Toute connaissance signifiée n’aura son principe que dans l’accueil en son cœur de l’Autre informel, inconnaissable au-delà de tout jugement.  De même le Christ transfigure la croix, signe de la paix sociale romaine, mais une paix qui nie l’autre pour maintenir une communauté de confusion, la croix transfigure en signe d’amour de l’Autre vers la réalisation d’une communion sociale dont le principe est charité… le messianisme.

 

Sepher rps est le livre

 D.ieu au pharaon « Mais, je t’ai laissé subsister, afin que tu voies ma puissance, et que l’on publie le livre de mon nom dans toute la terre. » Exode 9:16

La résistance du pharaon contre la puissance libératrice de l’Eternel a comme effet d’inscrire et de déterminer la volonté d’unicité du peuple d’Israël dans la libération.  C’est la confrontation des tribus d’Israël à l’unicité résistante de l’Egypte qui sera le creuset de l’unicité du peuple d’Israël.

Pharaon hvrp c’est l’adversité vr au sein de la bouche hp. C’est aussi la puissance de fécondation rp du regard v.

La lettre Samer s en préfixe de rp de cette fécondité est le soutien qui maintient cette fécondité en un processus libérateur et empêche l’affirmation dans l’adversité de devenir objet d’exclusion hors  ou d’enfermement spirituel.

  

 « La Torah écrite est le fondement (espace intérieur du samek) qui est déterminé et soutenu par les enseignements environnants de la Torah orale » (Autioth de R. Akiva)

Cet écrit fait remarque que la Torah est en soi l’Autre, le creux du cercle qui devient le source de la vie de communauté enseignante. S’attacher à ne laisser voir qu’un seul sens littéral des  lettres noires sera un processus spirituel morbide, une parole morte, mais accueillir l’altérité fondamental de la Torah au milieu de l’unicité de la communion enseignante elle sera source de vie, fleuve torentielle, Parole vivante. C’est la collégialité des enseignements qui environnent la Torah, ce qui est appelé Torah orale qui donne forme à la Parole vivante à condition que tout enseignement demeure éternellement tournée vers l’accueil de l’Autre qui demeure essentiellement autre.

« le pourtour du Samak désigne D.ieu, le protecteur, et l’intérieur désigne Israël qui en dépend » (Authiot de rabbi Akiva)

La collégialité enseignante est Verbe fait chair, D.ieu protecteur, dont la source principe et fait est Israël dans sa vocation messianique qui est charité.

« Le Samek souligne la condition fondamentale de la confiance dans le soutien de D.ieu » (Authiot de rabbi Akiva)

La vocation du Samek est que le devenir n’ait pas comme cause une connaissance traditionnelle mais la pitié en D.ieu qui est toute Bonté afin qu’Israël entre en terre promise.

 « il a vu qu’il n’y avait personne, il s’est étonné que nul n’intervînt, alors sont bras devint son secours et sa justice, son appui (Samek) » Isaïe 59 : 16

Le regard, le geste, la parole que je ne donne pas au Christ en moi, en NOUS sera perdu pour tous, c’est dans le Christ que je puise la force du salut.

 

Joseph le patriarche

Genèse 30:24  Et elle lui donna le nom de Joseph, en disant: Que l’Eternel m’ajoute un autre fils!

                                                                                                        

Joseph ¥swy    10 + 6 + 60 + 80            = 156            = 26 x 6           w       relation

Jacob bqvy     10 + 70 + 100 + 2          = 182            = 26 x 7           z       discernement

Isaac qxcy     10 + 90 + 8 + 100          =  208           = 26 x 8           x      circoncision

26 est la guématria de l’Eternel hwhy

Que l’Eternel m’ajoute un autre fils : rx' ¤b yl hwhy ¥sy

Il ne peut y avoir rajout sur la tradition patriarcale que si le fils n’est pas même, mais bien AUTRE. Il est compréhensible que Jésus sur la croix est par excellence le fils de D.ieu : AUTRE divin, le tout AUTRE pleinement divin pleinement humain Autre!!!

Matthieu 1:16  Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ.

Jacob au moment de mourir dira à Joseph

Gen 48  22  Moi je te donne de plus vers toi, l’épaule UNE au dessus de tes frères que j’ai prise de la main de ma parole avec mon épée et avec mon arc.

Joseph a la vocation de soutenir sur ses épaules l’unicité fraternelle dans l’adversité au dessus de ses frères par le don traditionnel de la parole acquise dans le juste discernement qui tranche ce qui confus (épée) et qui relie ce qui étranger, lointain (arc). 

Dans le mot Joseph, le Samek s apparaît comme la tradition  qui maintient l’unicité du peuple dans la parole vivante ¥

 

La lettre Nun n

Généralement cette lettre représente un poisson. Certains s’appuyant sur la lettre éthiopienne, y retrouvent un serpent d’eau. Le serpent nah’ash Sxn commence par un Noun.

Le poisson est le symbole de la multitude et de la fécondité indénombrable.

Gen 48 : 16 "Qu'ils se multiplient sur la terre comme les poissons se multiplient dans les eaux."

Le poisson est la première créature de Dieu, créé le cinquième jour, avant les oiseaux
(Gen 1 : 20) Mais lorsque Dieu voulut prévenir le risque d’une humanité séparée en elle-même (gen 2 : 18) Dieu ne présenta pas à Adam de créatures des eaux afin qu'il les nomme !

Gen 2 20

Et l’homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs; mais, pour l’homme, il ne trouva point d’aide semblable à lui.

On peut envisager une explication ... La vie naît de l'eau, et la garantie de la vie éternelle est que la vie elle-même en son germe demeure innommable, innombrable ! Les poissons sont les détenteurs des mystères de la vie, et bénéficient ainsi d'une certaine sacralité. Les poissons dans l'eau nous sont présence mystérieuse, insaisissable, glissante entre nos mains !

Le poisson sera la dernière créature a être dominé, après le déluge, à la sortie de l'arche de Noé (Gen 9 : 1, 2)

Le poisson ne devait pas être détruit par le déluge. C'est au moment où Noé construit et pénètre dans l'arche tevah "le mot" par couple et qu'il en ressort par couple sous le signe du rameau d'olivier ramené par la colombe que l'humanité est ainsi appelé par couple à "apprivoiser" la fécondité du poisson !

L’amour conjugale pénètre dans le mot, afin d’en puiser les poissons, d’apprivoiser la fécondité du poisson.

Dagon ¤wgd la principale divinité des philistins était mi-homme, mi-poisson, dieu de la force génératrice. On le représente dans un bas-relief assyrien la partie supérieure verticale humaine et la partie inférieure horizontale en poisson.

Dans le mot Dagon ¤wgd, la lettre Waw, 6ème lettre relie le mot Dag à la lettre finale Nun ! Dag signifie aussi poisson.
Nun signifie  "poisson" en tant qu'il est le germe de la fécondité spirituelle de l'humain, le germe de sa propérité, de sa propagation !
Josué est appelé fils de Nun : (Exode 33:11)

L'Eternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami. Puis Moïse retournait au camp; mais son jeune serviteur, Josué, fils de Nun, ne sortait pas du milieu de la tente.

La forme verbale Nun ¤wn signifie "se perpétuer, se propager, augmenter" (Psaumes 72:17), nous trouvons dans le livre des Psaumes 72 17 « face au soleil qui se perpétue (Ynin) Ynoun est son nom wmS ¤wny ¤yny SmS ynpl. Le mot Ynoun qui est un des quatre nom du Messie est relié à Nin « descendant ».

Son nom subsistera toujours, Aussi longtemps que le soleil son nom se perpétuera; Par lui on se bénira mutuellement, Et toutes les nations le diront heureux. Ps 72 : 17

On trouvera cette symbolique des deux poissons chez les premiers chrétiens !

Lorsque l'énergie sémantique contenue dans le poisson sera entièrement apprivoisé, ainsi le fils de l'homme sera fils de Dieu, Ben : ¤b

En grec "poisson" se nomme IKTUS et ce nom est devenu symbole du Christ correspondant à l'acrostiche formé à partir des première lettres de la locution Iesos Khistos Theou Soter ( Jésus-Christ, fils de Dieu, Sauveur)

Cet acrostiche avait servi de signe de ralliement secret aux chrétiens. Le symbole des poissons apparaît souvent aux débuts du christianisme. On retrouve le symbole des poissons dans le nom du bassin qui contenait l'eau du baptême : piscina, littéralement l'étang aux poissons. Les personnes nouvellement convertis étaient appelés par exemple par Tertullien (150-230) pisciculli (petits poissons)

Guématria de la lettre :

Sa valeur numérique 50 évoque principalement dans la Kabale les 50 portes de l’intelligence (Binah) et à ce titre, représente l’homme complet. C’est le nombre de l’accomplissement et du renouvellement.

Le mot noun ¤wn a une valeur de 106, identique au mot biqèsh Sqb qui signifie chercher, interroger, demander. Ces dénominations sont des qualités typiques de la sefirah Binah, sources des 50 Portes. 106 est également la valeur de « qav » wq la ligne ou l’axe, dont la forme du noun final est l’image.

Une définition est une réponse orpheline de sa question Marc Alain Ouaknin

En quoi la lettre Samek est elle indispensable au soutien de la lettre Nun ?

La lettre noun apparaît dès le verset 2 de la Genèse :

2  La terre était tohu et bohu et ténèbres, et au-dessus des faces ynp de l’abîme, et l’esprit de Dieu couvait au-dessus des faces ynp des eaux.

Deux manières de lire le signe sont présentées :

2)  l’abîme £wht  Psaume 42 7 « un abîme  appelle vers un abîme ». L’abîme est la perfection signifiée, mais la perfection signifié est mortel en soi, et donc appelle le Parfait transcendant

Psaumes 42:7  (42-8) Un abîme appelle vers un abîme, vers la voix de tes ondées; Toutes tes vagues et tous tes flots passent sur moi.

 

2) l’Esprit de D.ieu couve au dessus des eaux. Mais cette quête de la Perfection amène à la limite à toucher le vide, le Rien, ce dont témoigne la philosophie de Nietzsche dont le sommet est l’art qui s’élance à la recherche de l’être dans un jeu sans principe… dans cette liberté sans principe, ce vide essentiel  Nietzsche finira par perdre la raison, et errer comme une âme égarée, une mort spirituelle. Ainsi la foi, qui pose comme principe la Bonté transcendante et comme fin la charité donnera à l’abîme de devenir source de vie, source de Lumière. 

 

La lettre Samek, qui évoque la Tradition vivante tournée vers l’attente messianique soutient la lecture de la Torah afin que la recherche de perfection, de sagesse, de Vérité UNE qui conduit en soi à la vanité des vanités, soit toujours soutenue dans la foi, l’espérance et la charité afin qu’elle vienne la Parole vivante.

 

Ainsi certains disent que le dessin primitif du Samek représente l’arête du poisson.

Le Nun exprime l’Autre en tant que tout être individuel est Autre, fort d’une fécondité spirituelle infinie pour NOUS. Le Samek est ce qui empêche cette fécondité personnelle de se perdre ou d’être perdue pour tous, pour NOUS. Nun et Samek sont indissociables !