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par Christian Chevallier, le 19 sept 2004
hébreu |
shib‘iym |
£yvbS
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grec |
hebdomekonta |
ebdomhkonta |
"ordre, commandement" en particulier venant de Dieu ; mais la traduction la plus adéquate paraît être "prescription, précepte.".
Elles sont données à Israël, comme des moyens de progresser en sainteté,(voir #Lev 19)
Racine verbale tsavah (tsaw-vaw') hwu "ordre, donner des ordres, ordonner, ordonnance, commander, prescrire, accorder, arrêter" apparaît pour la première fois dans le verset #Gen 2 : 16
Le SEIGNEUR Dieu donne cet ordre à l'homme
:
"Tu peux manger les fruits de tous les arbres du jardin.
Tout précepte est ainsi rattaché à l'interdit fondamental dont la finalité est de maintenir l'humanité dans une processus vivant !
En grec entole (en-tol-ay') |
entolj |
"précepte" |
vient de la racine telos (tel'-os) |
telov |
"fin, but" |
et du préfixe en (en) |
en |
"dans, à l'intérieur de" |
Les mitsvot sont des actes ou des interdits précis. Elles confèrent au judaïsme sa spécificité : une foi ancrée dans une pratique vivante, exprimant ce que le juif connaît de Dieu.
Sa volonté :
Crains Dieu et Ses mitsvot : c'est là la plénitude de l'homme" (#Eccl 12 :13) |
Au plan formel, il s'agit des lois énoncés dans le Pentateuque, et des règles d'application qui ont été déduites par les Sages dans le cadre de la Halakha : par exemple interdit biblique de tout travail le ShaBat #Exode 19 : 8 a induit une recherche approfondie et complexe (dans les traités Shabbat et Betzah) qui tient compte de toutes sortes de circonstances, pour que, dans le maximum de cas possible, le jour du Shabbat soit sanctifié.
Le Talmud enseigne que 613 mitsvot ont été révélées à Moïse lors du don de la Torah au Sinaï (#Exode 24 : 12) :
248 positives en relation avec le nombre supposé des organes du corps humains, ainsi qu'au nombre de ses os, et
365 négatifs (les interdits) correspondant au nombre des jours de l'année ( traité Makkot 23b).
Ce décompte mnémotechnique signifie que tout l'être est impliqué, mais les 613 mitsvot ne sont pas le total des obligations auxquelles serait soumis l'individu isolé : c'est l'ensemble du peuple d'Israël qui est collectivement responsable de leur mise en pratique.
La proclamation "tout ce qu'a prononcé l'Eternel, nous le ferons." (#Exode 24 : 3) insère le comportement individuel dans l'engagement commun.
Certaines mitsvot n'étaient applicables que dans le cadre du Temple et du sacerdoce ; d'autres ne sont valides que sur la Terre d'Israël, ou ne concernent que certaines catégories de populations ( les femmes, les Cohanim, les abstèmes, les endeuillés, etc )
Les enfants qui n'ont pas l'âge de la Bar, ou de la Bar mitsva ne sont pas tenus d'appliquer toutes les mitsvot, mais y sont progressivment amenés par leurs parents ; les femmes ont été dispensées des mitsvot quotidiennes qui se font à temps fixe, en raison de la priorité accordée aux besions vitaux de la famille - des enfants en particulier.
Les différentes sortes de mitsvot touchent à tous les domaines de l'existence et tous les temps de la vie ; elles peuvent sembler minutieuses et fastidieuses - ou irrationnelles.
Mais à y regarder de près, elles sont une pédagogie de la relation au monde, au prochain, au Créateur : tout comprtement, toute activité, toute circonstance apparaissent à leur lumière, comme autant d'occasions de progresser - non en pensée, mais en acte.
Comme toute ascèse religieuse, les mitsvot aident le croyant à ne pas se prendre lui-même pour finalité : elles sont à la fois le nécessaire tremplin de la ferveur, et le frein mis à la tentation d'une spiritualité désincarnée.
En permettant au juif d'accomplir sa tâche - soutenue par l'étude - au quotidien, elles le rendent concrètement responsable du Service divin.
Parmi les Sages, certains mettent l'accent sur la valeur de la mitsva "désintéressée" : accomplie non dans le but de s'attirer les faveurs du Ciel ou parce qu'elles ont un sens qui nous satisfait intellectuellement ou affectivement, mais pour l'amour de la mitsva elle-même : "le salaire de la mitsva, c'est la mitsva" Pirké Avot 4 : 2
Certains se sont interrogés sur les raisons de l'observance des mitsvot. Rav (début du IIIème siècle) affirme que les mitsvot ont été données à l'humanité pour l'unique raison de l'amender.
D'aucuns en ont tiré la conclusion que les mitsvot ont données à l'homme pour lui incluquer une obéissance aveugle aux ordres du Dieu. Aussi est-il, selon eux, inutile de s'interroger sur la raison de telle ou telle mitsvah.
Maïmonide rejette cette interprétation. Pour lui les mitsvot ont été données à l'homme pour son bien : pour le bien-être de l'âme, et le bien-être du corps.
Saadirah Gaon (Ixème siècle) propose que les mistvot sont un don de Dieu fait à l'home afin qu'il tendent au bonheur parfait. Celui qui obtient d'être heureux de la pratique des mitsvot est doublement récompensé : il ne ressent pas l'observance des mitsvot comme une contrainte, et il a le sentiment que s'il vit heureux c'est uniquement du fait de la bonté de Dieu.
Selon le philosophe juif Joseph B. Soloveichick, Dieu a donné les mitvot à l'humanité afin qu'elle s'élève au-dessus des autres êtres humains. Car, s'il respecte les mitsvot, l'homme n'agit plus selon ses instincts mais guidés par les choix, fait en toute conscience. (l'Homme de foi solitaire)
Le prophète Isaïe blame ceux qui pratiquent les mitsvot sans se soucier le moins du monde de leur sens. #Esa 29 : 13.
Le Seigneur dit : Quand ce peuple s'approche de moi, Il m'honore de la bouche et des lèvres ; Mais son coeur est éloigné de moi, Et la crainte qu'il a de moi N'est qu'un précepte de tradition humaine. |
L'observance des mitsvot n'aurait de sens que si elle celles-i sont pratiquées intentionnellement.
Le mot mitsva est employé aussi couramment dans le sens de "bonne action". Dans la mesure où la communauté juive ne se définit pas par une somme de convictions, mais par un enchaînement de comportements orientés vers l'amour de Dieu, la "bonne action" est assujettie à l'ordre divin.
C'est pourquoi tout accomplissement d'une mitsva est immédiatement précédé d'une bénédiction : "Béni es-Tu, Eternel notre Dieu, qui nous a sanctifiés par Tes Mistvot qui a provoqué la rupture du christianisme d'avec la religion juive."
Mais leur caractère contraignant, qui en a motivé l'abolition par les premiers Pères de l'Eglise, n'est-il pas réapparu, sous la forme du dogme ?
Les mistvot, recensées par les Sages au fil de la lecture de la Torah, ont été classées par Maïmonide au XIIème siècle.
Prières et profession de foi (19)
Sanctuaire et sacerdoce (18)
Sacrifices publics (20)
Offrandes de particuliers (25)
Prescriptions concernant les sacrifices et les voeux (9)
Purification (18)
Voeux et estimations (5)
Prélèvements sur les produits du sol (15)
Années sabatiques et jubilaires (9)
Privilèges des cohanim (3)
Consommation de la chair des animaux (7)
Solennités (19)
Autorités : prophètes, rois, juges (5)
Témoins et témoignages (3)
Respect de la vie humaine. Poursuite du meurtre (4)
Extirpation du culte païen (5)
Amour du prochain (15)
Bases de la vie de famille (14)
Sanctions des coupables (8)
Statut des esclaves (4)
Lois civiles (16)
Idolâtrie, pratiques païennes
(30)
Sorcellerie, relations avec les idolâtres (28)
Profanation du Nom divine (29)
Interdits concernant les sacrifices (41)
Consommation (intedite) de choses sanctifiées (32)
Voeux (2)
Mariages interdits aux cohanim (5)
Interdits quand au service des cohanim (23)
Interdits concernant les Lévites (4)
Interdits alimentaires (23)
Interdit du levain de Pâques (5)
Nazir (7)
Interdits concernant les produits du sol (10)
Années sabbatiques et jubilaires (13)
Interdiction du prêt à intérêt (8)
Vol, rapine, et dénégation (10)
Convoitise (8)
Interdits concernant la justice (27)
Relation au prochain (5)
Lèpre (5)
Interdiction de manquer de respect aux autorités (8)
Observance des fêtes (9)
Impudicité (23)
Mariages interdits (9)
Interdits imposés au roi (3)
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Pourtant, les ordonnances cérémonielles de l'ancienne alliance #Heb 8.7 étant périmées ;les apôtres refusèrent de les imposer aux convertis d'origine païenne. #Ac 15.23-29 (etc.) Le sacerdoce lévitique, les sacrifices, les cérémonies, les fêtes, toutes ces choses ordonnées par la loi préfiguraient Christ, notre souv. sacrificateur et son sacrifice expiatoire. Ces types accomplis par la venue du Sauveur ne sont désormais plus nécessaires, quoique leur intérêt symbolique demeure.
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Jésus reprend toute la Loi, et la réalise dans la charité est fin première et dernière de la Loi :
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