ajouter un commentaire Les lettres v p c
« Le nourrisson s’ébattra
sur l’antre de la vipère,
Et l’enfant sevré mettra sa main dans la caverne du basilic. » Isaïe
11:8
vpc « tsepha » basilic, sorte de vipère à la piqûre mortelle.
« Car j’envoie parmi vous des serpents, des basilics
Contre lesquels il n’y a point d’enchantement; Ils vous mordront, dit l’Eternel »
Jérémie 8:17
Anagramme : vcp pesta « blessure » par broyage.
« Les blessures d’un ami prouvent sa fidélité, Mais les baisers d’un ennemi sont trompeurs. » Proverbes 27:6
Ces deux combinaisons des lettres suggèrent une épreuve mortelle pour la créature mais à fin divine salutaire.
En quoi ces trois lettres Tsadé c , Pé p , Aïn v ont-elles un caractère blessant pour la créature mais divinement salutaire ?
Elles ont en commun d’être placé dans l’alphabet entre les lettres Qoph q et Samek s
Le graphisme du Samek est celui d’un cercle.
Cette figure, fermée de tous côtés, n’est pas sans rappeler la forme du Mem
final £
Mais elle est entièrement circulaire alors que Mem finale est carrée.
Le Samek s de valeur 60, est en correspondance avec Waw w de valeur 6, et le £ de valeur 600.
La lettre Samek apparaît pour la première fois dans le mot « entourer. » bbs « sabab »
« Le nom du premier est Pischon; c’est celui qui entoure tout le pays de Havila (cercle), où se trouve l’or.
Il s’agit du premier fleuve du jardin d’Eden, un fleuve torrentiel, source d’eau vive jaillissante celui qui encercle où se trouve l’or. » Genèse 2:11
Le nom de cette lettre vient de la racine Samak ¢ms, soutien, appui.
« Le Seigneur soutient ceux qui chancellent » Psaume 145 : 14
Le livre du Zohar se réfère à ce verset pour caractériser la lettre Samek : s « C’est précisément à cause de ta destination que tu dois rester là, car si tu t’enlevais de là pour opérer la création du monde, qu’adviendrait il de ceux qui sont près de tomber puisqu’ils s’appuient sur toi. »
Sepher rps est le livre
« Mais, je t’ai laissé subsister, afin que tu voies ma puissance, et que l’on publie le livre de mon nom dans toute la terre. » Exode 9:16
« La Torah écrite est le fondement (espace intérieur du samek) qui est déterminé et soutenu par les enseignements environnants de la Torah orale » (Autioth de R. Akiva)
La lettre Qoph q est au contraire signe de séparation, d’interrompre, de trancher, de se figer, d’entrer dans les profondeurs. C’est la lettre de la Sainteté : Sdq QaDoCh
Entre ces deux lettres aux significations apparemment contradictoires : trois lettres Tsadé c, Pé p, Ain v.
Hessed, dsx Din, ¤yd Tiférèt tr'pt
La kabbale propose une conception tout à fait originale du bien et du mal : est « bien » tout ce qui tend à être en accord, au sens musical du terme, avec la dynamique et la force créatrice qui anime le vivant ; est « mal » tout ce qui s’oppose à la vibration de la force créatrice du souffle du vivant. Il s’agit d’un mal qui consiste à refuser la réalité d’un monde imparfait, c'est-à-dire la possibilité même du processus de perfectionnement et de la liberté qui le met en œuvre.
La liberté est le fondement positif et bon de la réalité, elle donne la force qui permet de progresser vers la perfection et en anime constamment le dynamisme et l’aspiration. La nécessité ou le destin, au contraire, limite et retarde cette liberté de l’esprit car elle soumet à l’emprise des lois naturelles.
- Comment se fait-il, demanda-t-on un jour à Rabbi Lévi Isaac de Berdichev, que dans le Talmud de Babylone à chaque traité manque le premier feuillet et que tous commencent à la page 2 ?
- L’homme d’étude, répondit le Rabbi, quel que soit le nombre de pages qu’il aura lues et méditées, ne doit jamais perdre de vue qu’il n’est jamais parvenu encore à la première page.
Martin Buber Récits hassidiques
Il est un paradoxe étonnant. Il existe donc un « bien absolu » au niveau de la source divine, qui est la perfection de toute perfection. En tant que perfection, aucun changement n’est souhaité, il n’y a donc aucune dynamique. Mais pour les créatures, ce bien absolu représente un « mal » puisque la perfection exclut toute création et toute liberté.
« dans les profondeurs du bien absolu se cache la racine même du mal, qui est le fait de nier le miracle et le possible. » Le maître des lumières, cité par Y. Ben Schlomo, Chirat Halayim)
Le bien pour l’homme réside dans le décalage entre la perfection de D.ieu et la transgression de cette perfection par la création du monde. Cette création est moins parfaite que la source de toute perfection. L’être du monde se conjuge donc à l’imparfait et à l’inattendu !
La réalité imparfaite du monde en dehors de D.ieu s’oppose logiquement à Sa perfection. Mais pour l’homme, c’est cette imperfection qui devient son entrée dans la perfection au sens de la formule très kabbaliste d’André Neher :
« la perfection de l’homme, c’est sa perfectibilité. »
Pour exprimer ces deux états qui sont le parfait et l’imparfait, la kabbale propose les images du cercle et de la droite.
Le cercle symbolise la nécessité enclose à l’intérieur de ses lois, la fermeture qui interdit tout progrès de la liberté.
La ligne droite qui se prolonge et va toujours de l’avant sans limitation aucune, symbolise la liberté ou l’essence de la réalité en développement.Ces deux principes agissent en fait en toute réalité.
La kabbale utilise deux termes clefs pour définir la situation fermée du cercle et l’ouverture du mouvement infini de la droite : le din et le hessed.
« avoir un système voilà qui est mortel pour l’esprit ; n’en avoir pas, voilà aussi qui est mortel, d’où la nécessité de soutenir en les perdant tout à la fois les deux exigences. » E. Schlegel
Le din, ¤yd littéralement, c’est la loi, le jugement au rituel de ce qu’il faut faire ou ne pas faire.
Le din assure la possibilité au monde de perdurer. Les lois du din assurent le maintien de l’univers. C’est ce qui permet essentiellement l’organisation des choses, physiques, organiques, sociales. C’est la rigueur et la justice. C’est l’organisation contre l’anarchie, mais c’est aussi l’enfermement de l’infini dans la forme. Le point absolument fermée est l’ultime représentation de din.
C’est l’ouverture des formes closes. C’est le mouvement, le moment dynamique des formes, les tensions qui sont au cœur de l’existence. A l’opposé du point ou du cercle, la ligne droite est, de par sa tension, la forme indicatrice la plus simple de la possibilité du mouvement infini. Le Hessed naît du mouvement ou, plus exactement, de l’abolition du souverain repos fermé sur lui-même, celui du point.
Le souffle vital d’ouverture du Hessed universalise ce que la forme din particularise. Hessed se rencontre dans tous les gestes qui disent le don et l’amour, c’est la bonté, c’est le désir insatiable d’infini. Hessed ne tend pas seulement à être mieux, ou plus mais à être autre.
« Au commencement, D.ieu pensa créer le monde à partir du din. Il s’aperçut que le monde ne pourrait pas subsister, il lui adjoignit ainsi le héssèd. »Midrache Rabba sur la Genèse.
Un monde qui ne serait que nécessité, rigoureuse justice sans renouvellement et sans créativité, ne pourrait pas subsister. Un monde parfaitement structuré ne serait pas viable.
Un autre texte du midrach Rabba enseigne :
« Au commencement, D.ieu pensa créer le monde à partir du héssèd. Il s’aperçut que le monde ne pourrait pas subsister, il lui adjoignit ainsi du din. »Midrache Rabba sur la Genèse.
Un monde qui ne serait qu’épanchement de lumière, d’amour, de poésie et d’imagination, ne pourrait pas subsister car aucune forme stable ne pourrait accueillir les êtres et les choses.
Dans toute réalité il faut distinguer ce qui relève de la nécessité (din) et de la volonté (Héssèd), l’équilibre Tiférèt est entre le clos et l’ouvert. L’articulation du souffle vital infini dans les formes particularisées, c’est le rythme, non plus simplement la vie, mais la pulsation, le rythme de la vie.
Cette lettre termine le premier verset de la Genèse :
Dans le commencement de, créa Elohim les cieux et la terre.
Eretz ¦r' vient de la racine « Routz » ¦wr courir … je courai. Lieu de l’engagement de tout l’être, lieu de convergeance de tous les désirs au-delà de la multiplicité des approches possibles.
Genèse 18:2 Il leva les yeux, et regarda: et voici, trois hommes étaient debout près de lui. Quand il les vit, il courut au-devant d’eux, depuis l’entrée de sa tente, et se prosterna en terre.
Un conférencier commence
son séminaire en tenant bien haut un billet de 50 Euros. Il demande aux gens
"Qui aimerait avoir ce billet ?" Les mains commencent à se lever,
alors il dit :
"Je vais donner ce billet de 50 Euros à l'un d'entre vous mais avant
laissez-moi faire quelque chose avec."
Il chiffonne alors le billet avec force et il demande :
"Est-ce que vous voulez toujours ce billet ?"
Les mains continuent à se lever.
"Bon, d'accord, mais que se passera-t-il si je fais cela."
Il jette le billet froissé par terre et saute à pieds joints dessus,l'écrasant
autant que possible et le recouvrant des poussières du plancher. Ensuite
il demande :
"Qui veut encore avoir ce billet ?"
Évidemment, les mains continuent de se lever !
"Mes amis, vous venez d'apprendre une leçon...
Peu importe ce que je fais avec ce billet, vous le voulez toujours parce que
sa valeur n'a pas changé, il vaut toujours 50 Euros."
"Alors pensez à vous,
à votre vie. Plusieurs fois dans votre vie vous serez froissé, rejeté, souillé
par les gens ou par les événements. Vous aurez l'impression que vous ne valez
plus rien mais en réalité votre valeur n'aura pas changé aux yeux des gens
qui vous aiment !
Les authioths de rabbi Akiva expliquent que « Tsadé symbolise la Justice divine envers le peuple définie comme Son don de connaissance, de compréhension et de la puissance de la parole intègre, par laquelle le monde peut se tenir. »
Joseph le Tsadik est le fondement du monde.
Noé est le premier personnage appelé « juste pour son temps. »
Tsadé vient de la racine « Tsad » dc côté
Tu feras à l’arche une fenêtre, que tu réduiras à une coudée en haut; tu établiras une porte sur le côté de l’arche; et tu construiras un étage inférieur, un second et un troisième. Genèse 6:16
Tsélem : £lc image, Tsel lc : ombre
Puis Dieu dit: Faisons l’homme dans notre image, comme notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Genèse 1:26
Voici le livre de la postérité d’Adam. Lorsque Dieu créa l’homme, Dieu le fit dans sa ressemblance. Genèse 5:1
Côte : Tsala vlc Côté du cœur !
Gen 2 18-21 L’Eternel Dieu dit: Il n’est pas bon que l’homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui. L’Eternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l’homme, pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l’homme. Et l’homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs; mais, pour l’homme, il ne trouva point d’aide semblable à lui. Alors l’Eternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place.
Genèse 2:23 Et l’homme dit: Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair! On l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme. Au dessus de ce constat, l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront vers une seule chair.
Connaître les animaux, les êtres ne résout pas le problème de la solitude humaine, ce n’est qu’à la limite de l’expérience de la présence de l’autre comme don divin auprès de lui que le connaissant sort de la solitude. Confronter à la personne humaine, la connaissance se heurte à un précipice qui est celui du caractère fondamentalement autre, donc inconnaissable de la personne humaine dans son essence, la connaissance qui jaillit de cette expérience semble issue du sommeil. La connaissance de l’autre suppose une objectivation de l’être relativement à soi, et à ses références acquises. Mais cet acquis de connaissance devra être toujours quitté pour marcher ensemble vers une unicité toujours renouvelée, un éternel devenir.
Genèse 6:9 Voici la postérité de Noé. Noé était un homme juste et intègre dans son temps; Noé marchait avec Dieu.
Noé fut sauvé du déluge en construisant une arche. Mais l’arche est bien autre chose qu’un kibotos en grec, un coffre, ou arca en latin « boîte » ou « coffret ». En hébreu arche se dit téva hbt. Ce mot se rencontre à une autre reprise lors de la naissance de Moïse qui est caché dans les eaux du Nil à l’intérieur d’une téva (exode 2 : 5).
Pour l’hébreu le mot téva signifie aussi un « mot » comme l’indique le Talmud dans l’expression : téva bat chété otiyot, « un mot de deux lettres. ».
Le Baal Chem Tov reprend cette
polysémie du mot téva pour produire une lecture originale du Déluge. Pour
sortir du déluge, entrons dans le « mot » en retrouvant toutes les
dimensions. La violence serait une perversion du langage ayant perdu sa
dimension plurielle dont il est porteur. M.A. Ouaknin fait remarquer que les
dimensions de l’arche mentionnée 300, 50, 30 coudées rapportées aux lettres
qui correspondent à ses nombres donnent S (300) n (50) l (30) forme ensemble le mot lachone ¤Sl qui signifie la « langue »
aussi bien langue du pays que l’organe buccale.
Ainsi l’expression « fais pour toi une téva » Gen 6 : 14
indiquerait une relation active au langage où l’homme dirige les lettres à ses
fins, plutôt qu’une relation passive au langage où l’homme ne ferait que se
soumettre à une lettre plate définitivement définie.
«il ne suffit pas de traverser le Talmud, il faut que celui-ci nous traverse aussi. » M.A. Ouaknin. Il ne suffit de lire l’Ecriture, encore faut-il lui parler et qu’elle nous parle.
M.A. Ouaknin appelle archéographie le retour à l’image d’une langue. C’est l’interprétation du mot non seulement en fonction de la racine étymologique mais aussi de la forme graphique originaire des lettres de l’alphabet. C’est un retour à la « forme-image ». L’archéographie ne rejette pas l’étymologie mais la complète par un dialogue et une dialectique qui se joue entre « l’œil qui écoute » et « l’oreille qui voit ». C’est un commentaire du verset énigmatique :
« Et tout le peuple vit les voix » Exode 20 : 19
La vision des voix passe peut-être par cette forme pictographique enfouie mémoriellement dans chacune des lettres de l’alphabet. Cet aspect d’une mémoire d’image dans la lettre et dans l’homme ouvre la voie à la recherche de ces images cachées et de l’interprétation archéographique.
Peut-être avons-nous là une voie de béatitude : Matthieu 5:8 Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu!
Pé est la bouche. A l’origine il s’agit des lèvres symbolisant la parole et l’expression. Le mot pé 'p inversé devient « af » ¥' le nez. Ces deux organes permettent la circulation de l’air :
Le nez inspire
La bouche exhale et parle. Ainsi la bouche apparaît comme le support de l’expression intérieure sans l’influence des forces extérieures qui passent par le nez. La bouche est le support de la parole, qui, passant de bouche à bouche, peut survivre à la personne qui l’a prononcée, ainsi la lettre Pé est aussi une forme d’immortalité. C’est l’origine de la parole, la vibration primitive de laquelle l’existence est née. Dans l’alphabet le Ayn v l’œil précède la bouche p, car l’œil voit et la bouche exprime.
« D.ieu est entré en communication directe avec Moïse afin de permettre l’adaptation de la Torah, dans sa pure essence divine, à un niveau de compréhension humaine. Ceci a offert à Israël la perfection de la bouche sur son cheminement vers le futur. …
… Nous désigne celui qui est tombé lpn et qui cherche l’appui du Samek ¢ms afin de se relever dans son désespoir, il tourne son Ayin v (œil) vers les cieux, tel un prisonnier qui appelle avec sa bouche, Pé, p pour que l’on délie ses chaînes et que s’ouvre la porte xtp de la prison » (Autioth de rabbi Akiva)
L’œil du Ayn permet de mémoriser et de dialoguer silencieusement avec la vision, tandis que la bouche transmet vers l’extérieur ce que l’œil a mémorisé secrètement.
Dans le verset 2 de la Genèse le Pé p apparaît déjà trois fois.
:£ÇyAGmah yÅnüKp-lav tepexÞrüm £yihÈlé' ÞxûùrÌw £ôòhüt yÅnüKp-lav ªeHYOxÌw ûhObÃw ûhOt hAtÌyAh ¦årA'AhÌw
Le verbe tepexÞrüm « couver »
reprend les lettres r
et x du Rouah, le
souffle divin xwrw en
puisant l’esprit au-delà de la vision yÅnüKp-lav du précipice £ôòhüt et des eaux £ÇyAGmah
Guématria de la lettre
80 … c’est à lâge de 80 ans que Moïse fut apte à devenir un messager de D.ieu pour transmettre la Parole de la Torah. Ce nombre est connu comme une valeur sur laquelle on peut se poser, ce que montre les mots yessod hdws fondement, kis sk le trône de valeur 80. La valeur pleine de Pé 'p 81 montre que la bouche permet d’expression le « Je » anoki ykn' qui est le trône divin kissé 'sk
La lettre Ayin est un œil, qui apporte la vision et la perspicacité nécessaire pour sortir du conditionnement du Samek s.
Entre Zaïn z l’épée (7) et Nun final ¤ (700) le fils de l’homme debout, le Ayin v (70) est la source de la divinité en tant que l’œil est prise de conscience de l’altérité et donc de l’unicité personnelle.
La première apparition du mot Ayin désigne une source : « Ils firent un mouvement tournant et vinrent à la Source du Jugement. » (Gen 14 : 7)
L’idéogramme du Aïn est un simple cercle, comme si le protosinaïque n’avait gardé de l’idéogramme égyptien que l’iris de l’œil. L’œil est l’intermédiaire entre la Torah extérieure, sa vision, sa traduction ( Septante) et la Torah intérieur qui cherche à se dévoiler.
Guématria de la lettre
70 est la valeur de Sod dws le secret, le plus haut niveau d’étude indiquant que la Torah contient 70 niveaux de lecture. Le vin Yayin ¤yy = 70 ce qui fait dire au Talmud : «Quand le vin entre, le secret sort ». Ainsi Noé a-t’il atteint au plus haut niveau d’interprétation mais dans cet ivresse, la malédiction fut d’avoir fait voir cette interprétation sans le niveau de conscience qui ouvre ce regard juste, vers un juste désir et une juste action. D’où la malédiction du fils de Noé Ham sur son fils Canaan !
« Les vingt-deux lettres, il les a tracées, taillées, multipliées, pesées et permutées, et il en a formé toutes les créatures et tout ce qui a été créé. Et de quelle façon les a-t-il multipliées ?
Aleph avec toutes, toutes avec Aleph,
Bet avec toutes,toutes avec Bet.
Gimel avec toutes, toutes avec Gimel …
Toutes tournent en cercle : sortant ainsi par deux cent trente et une portes. Toutes les paroles sortent sous un même nom. »
Livre de la Création
Au-delà de la forme et du sens des lettres de l’alphabet, la kabbale d’intéresse à leur dynamique et leur combinatoire.
L’idée essentielle qui est à la base de cette mise en mouvement du langage est que la lumière de l’infini arrive aux hommes par l’intermédiaire des lettres qui en sont comme son « véhicule ». Des lettres statiques offrent une lumière statique – ou selon une autre métaphore, les lettres statiques sont comme l’eau stagnante d’une mare ou d’un étang avec toutes les conséquences négatives que cela entraîne.
Le kabbaliste reçoit la lumière et la transmet au moyen d’un langage dynamique. L’énergie que l’homme reçoit prend forme en lui et risque de devenir prisonnière si elle ne poursuit pas son voyage.
Dans ce cas, elle produit comme un nœud d’énergie qui bloque le flux du courant cosmique divin et l’homme ne se sent plus habité ni traversé par la lumière. Il faut donc dénouer les nœuds, et ceci commence, avec le dénouement des nœuds du langage par une technique très importante de combinatoire des lettres appelée Tsérouf.
Le Tsérouf est devenu très populaire à travers certains carrés dits magiques où apparaissent des mots et leur combinatoire. Certains font sens et d’autres deviennent de pures sonorités qui apparaissent alors comme des mots magiques ou des mots de passe.
Marie devient Aimer
Le Tsérouf est appelé dans certains textes maassé merkava (œuvre du Char céleste). Appellation fondamentale qui enseigne que la présence divine ou chekhina est protée dans la mise en mouvement du langage par l’intermédiaire des combinaisons.
Ce qui vient peut-être souligner, comme nous l’avons déjà fait plus haut, l’extraordinaire responsabilité de l’homme pour la présence divine. C’est l’homme qui, par son habilité et son art de la combinaison, fait ou ne fait pas une place à la chekhina.
L’utilisation de la guematria ou valeur numérique va nous aider à mémoriser ce rapport fondamental entre « combinatoire » et « langage ».
Rappelons qu’en hébreu, les nombres sont représentés par des lettres de l’alphabet. Chaque mot a donc une valeur numérique dérivée de la somme des chiffres et des nombres représentés par chaque lettre prise séparément. Ainsi, on peut remarquer que les mots Tsérouf (combinatoire) et lachone (langue) ont la même valeur 386
Tsérouf ¥wryc = 90+10+200+6+80 = 386
Lachone ¤wSl = 30+300+6+50 = 386
Cette analogie numérique suggère que la langue est aussi combinaisons infinies, c’est-à-dire que c’est sa dimension de dynamique interne qui la constitue comme langue. Non pas comme langue instituée qui existe déjà dans les dictionnaires et dont les mots sont disponibles pour tout un chacun, mais comme langue qui se constitue et se renouvelle tout en renouvelant l’être qui la réinvente.
Les trois lettres de la racine du mot Tsérouf ¥rc forment six combinaisons possibles :
¥rc ¥cr ¦pr ¦rp rpc rcr
Nous allons découvrir le sens de chacune de ces combinaisons.
La première logique interne au mot est celle de la successivité des lettre, qui construit le mot et permet de signifier.
La racine ¥cr signifie « être en continuité sur un même niveau de telle manière que l’on puisse marcher sans trébucher » d’où le sens plus classique : « paver, daller, faire un plancher ». On peut décomposer cette racine en ¥ et cr, la bouche qui court.
Le deuxième sens ratsaf lui est contraire « casser, broyer »
Un troisième sens est retsef « charbon ardent »
Rafats ne veut rien dire, il est le « degré zéro de signification » qui renvoie au silence.
"Mets du désert dans nos cités
Et du silence dans nos journées
Pour que nous puissions T'écouter"
auteur inconnu
"Jette ta pesanteur dans la profondeur !
Homme Oublie l'Homme, oublie !
Divin est l'art d'oublier,
veux-tu voler,
veux-tu être chez toi dans les hauteurs
jette à la mer le plus lourd de toi-même !
Voici la mer, jette toi dans la mer,
Divin est l'art d'oublier !"
Friedrich Nietzche
"Pour apprendre il faut commencer à oublier.
C'est ce que nous enseigne Moïse à sa façon lorsqu'il brise les tables de la Loi, geste salué positivement par D.ieu qui lui dit "Ychar kohakha", "bravo" !
"Bravo", tu as bien de les casser,
car parfois, l'annulation de la Loi, c'est son accomplissement. On peut commencer ainsi :
"Si tu ne les avais pas cassées, l'oubli aurait été oublié."
M.A. Ouaknin
Genèse 33:11 Accepte donc mon présent qui t’a été offert, puisque Dieu m’a comblé de grâces, et que je ne manque de rien. Il insista auprès de lui, et Esaü accepta.
Genèse 38:29 Mais il retira la main, et son frère sortit. Alors la sage-femme dit: Quelle brèche tu as faite ! Et elle lui donna le nom de Pérets.
Psaumes 80:12 (80-13) Pourquoi as-tu rompu ses clôtures, En sorte que tous les passants la dépouillent?
Psaumes 89:40 (89-41) Tu as détruit toutes ses murailles, Tu as mis en ruines ses forteresses.
Eprouver :
Psaumes 17:3 Si tu sondes mon coeur, si tu le visites la nuit, Si tu m’éprouves, tu ne trouveras rien: Ma pensée n’est pas autre que ce qui sort de ma bouche.
Psaumes 18:30 (18-31) Les voies de Dieu sont parfaites, La parole de l’Eternel est éprouvée ; Il est un bouclier pour tous ceux qui se confient en lui.
Tsipor rpc oiseau
Daniel 4:14 Il cria avec force et parla ainsi: Abattez l’arbre, et coupez ses branches; secouez le feuillage, et dispersez les fruits; que les bêtes fuient de dessous, et les oiseaux du milieu de ses branches!
Exode 2:21 Moïse se décida à demeurer chez cet homme, qui lui donna pour femme Tsipporah, sa fille.
Rebecca est la figure originelle de la Vierge. Le nom de son père Bethoula signifie Demeure de D.ieu, et donc aussi Vierge.
Le verset Gen 24 : 16 nous indique ce qui caractérise
cet état de virginité spirituel propre à la réalisation du projet messianique.
Abraham est le père d’Isaac. Qu’elle peut être le destin du fils d’un père
élevé à la perfection spirituelle ? Il sera d’épouser celle qui amènera
le parfait de la créature serviteur de D.ieu, au plus que parfait du peuple
de D.ieu. Rebecca sera la mère de Jacob-Israël.
dO'üm he'èram tabOX ßrávÂFnahÌw C’était une jeune fille très belle de figure : Ð hAlûtüÐb elle était vierge h¡AvßdÌy 'Z×l Hyi'Ìw et aucun homme ne l’avait connue hÃnÌyavAh dårEGtÂw elle descendit à la source lavAGtÂw |
Naharß rávÂFnah jeune fille, la forme verbale signifie
« secouer, déployer, se dégager.
dO'üm « très » cette
expression caractérise le jour de la création de l’Adam £d' Le « très »
d'm est ce qui
distingue l’humanité de la perfection des créatures belles.
Cette capacité qui distingue Rebbeca hqbr
l’épouse choisie d’Isaac est caractérisée dans le verset par quatre
proposition :
- hAlûtüÐb Bethoula, Vierge, demeure de D.ieu … bien plus qu’une créature belle, mais demeure du sujet libre créateur.
- Ðh¡AvßdÌy 'Z×l Hyi' l’époux n’a pas le droit de la connaître, a fin que son destin ne soit pas déterminé par la connaissance mais par la révélation en son sein.
- hÃnÌyavAh dårEGt elle descendit en son œil, qui est source … introspection
- hYßÐdak 'EGlamüGt elle remplit sa cruche, elle trouve la plénitude de son être
- lavAGt elle élève au dessus