Retour au Lexique nommer 'rq

 



par Christian Chevallier, le 11 mars 2003
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hébreu

qara

'rq

grec

boao

boaw

Les dix premières nominations de la Genèse :

Les cinq premières nominations bibliques émanent du Dieu créateur :

- Le Jour, la Nuit (Gen 1 : 5)
- Les Cieux ( Gen 1 : 8)

- La Terre, la Mer (Gen 1 : 10)

Les trois nominations suivantes n'en forment qu'une seule, c'est celle par laquelle Adam nomme les animaux : Genèse 2:19,20

L'Eternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l'Adam, pour voir comment il les nomme et afin que tout être vivant portât le nom nommé par l'Adam.
Et l'Adam nomma tout le bétail, aux oiseaux du ciel tous les animaux des champs; mais, pour l'Adam, il ne trouva point d'aide semblable à lui.

Dans cette triade du " nommer ", deux apparaissent suggestives émanant du sujet divin, et une apparaît effective émanant du sujet humain.

La 9ème nomination émane de l'homme au sujet des épousailles (Genèse 2:23):

Et Adam dit: Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair! on l'appellera épouse, parce qu'elle a été prise de l'époux.

Il s'agit d'une double nomination : " épouse " et " époux " en une seule.

La 10ème nomination concerne l'homme, mais cette fois l'homme reconnu en tant que sujet que l'Eternel interpèle (Genèse 3:9)

Mais l'Eternel Dieu appela l'homme, et lui dit: Où es-tu?

Ce survol biblique révèle la genèse du nommer divin, son esprit émane d'un sujet créateur vers un objet créé, pour finir dans le dialogue interpersonnel du sujet divin au sujet humain. Ce cheminement passe par la prise de conscience, la révélation humaine des épousailles, plus précisément du projet d'épousailles en Adam.

Qu'ajoute donc ce projet d'épousailles au " nommer " ?

Dans la prise de conscience du projet d'épousailles le nom de l'humain passera de Adam à Ish (époux) et Isha (épouse).

La transcription numérique de cette opération donne :

Adam £d' = 1 + 4 + 40 = 45
Ish Sy' + Isha hS' = 1 + 10+ 300 + 1 + 300 + 5 = 617

La prise de conscience du projet d'épousailles rajoute 617 - 45 = 572

La finalité du projet d'épousaille est que l'époux et l'épouse soit chair Une. (Genèse 2:24)

C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.

dx' rSbl wyhw "et ils deviendront chair Un" la numération de cette proposition est 6 + 5 + 10 + 6 + 30 + 2 + 300 + 200 + 1 + 8 + 4 = 572

Donc = " époux + épouse " = " et ils deviendront une seule chair " = 572 = 22 x 26

Le nombre 26 est remarquable entre tous, puisqu'il s'agit de la numération du Saint Nom hwhy.
Le nombre 22 rappelle les 22 lettres du alephbeyt de la lettre Aleph à la lettre Taw qui sont évoqués dans le livre du Zohar !

 

En effet, quand le Saint, béni soit-Il, voulut créer le monde, les lettres étaient encloses. Et pendant les 2000 ans qui précédèrent la création, Il les contemplait et jouait avec elles. Lorsqu'Il se décida à créer le monde, toutes ces lettres se présentèrent à Lui, de la dernière (Taw) à la première (Aleph)

Les noms " époux " Sy' et " épouse " hS' ensemble contiennent 2 lettres qui composent le Saint Nom : y h lorsqu'ils sont reliés ensemble par la lettre w qui est l'initiale de la proposition "et ils deviendront une seule chair " alors le Saint Nom se révèle entièrement en ces trois lettres y, w, h dans cette unité conjugale adamique.

Si au contraire l'époux n'épouse pas véritablement son épouse (et inversemment) vers la réalisation du projet d'épousailles alors en retirant la présence divine exprimée par les trois lettres y h w il demeure de la relation interne du couple adamique, le feu, et le feu, S'le feu dévorant des passions ! La présence divine tout au contraire s'appuyera sur cette passion amoureuse pour élever la relation conjugale vers la réalisation d'une unité entre le créateur divin et la créature. Le couple humain s'élèvera en impliquant sa passion réciproque dans le projet messianique, messianique dans le sens où il concerne la révélation, la réalisation de l'unicité divine (Un = Ehad) du créateur en la créature.

 

J'ai noté avec intérêt que ce "crie" qui concerne la relation d'épousaille et en particulier la "femme, l'épouse' est le 9ème cri biblique. Le chiffre 9 est celui de la lettre Tet X, dont le hiéroglyphe est le bouclier. La vocation du "bouclier" est la protection du "sujet" libre, et cette relation lovée en gestation rappelle les 9 mois de gestation de l'enfant dans le ventre de la mère.

" Et il cria " (Gen 1 : 5) 'rqyw " vaïqra "

Le verbe français " crier " reprend les consonnes du verbe hébreu qui lui correspond " qara " 'rq. Le premier cri biblique concerne la lumière, et d'ailleurs le mot lumière, "aor" rw' se révèle à l'intérieur même du vaiqra 'rqyw.

Mais qu'est-ce-donc que la lumière biblique : Aor rw' ?

La lettre Waw w dont l'hiéroglyphe est un nœud, un lien relie les lettres Resh r et Aleph '. La lettre Resh r est numérisée 200, elle est l'équivalent dans les centaines de la lettre Kaph k (20) dans les dizaines et de la lettre Beyt b (2) dans les unités. Son hiéroglyphe est la " tête, le principe " écrit S'r . Elle est signe par excellence de la dualité qui permet à l'être individuel un mouvement propre r et par voie de conséquence permet un mouvement relatif à l'autre être individuel, aux autres individus rencontrés S révélant un principe caché d'unicité entre et au-delà les êtres individuels '.

Ainsi la lumière rw' se révèle comme la relation " lumineuse ", la mise en lumière de ce principe d'unicité cachée ' entre les êtres, mais permettant aux êtres des mouvements propres r, libres les uns par rapport aux autres. L'expression progessive de ce principe d'unicité caché est signifié par les lettres ' (1), puis y (10), q (100) jusqu'au ' Aleph final (1000). Le mot "et il cria" 'rqyw contient ces quatre lettres reliées par les lettres Waw w (le noeud) et Resh r (tête duelle) et Qoph (q).

Par cette proposition verbale "et il cria" 'rqyw, la lumière rw' sera nommée JOUR £wy. Le Jour est l'extériorisation de la Lumière. Car le propre de la lumière est de ne pas se faire voir, mais être le principe même opérant qui permet de voir. Le Jour est la manifestation de la Lumière, de ce principe opérant révélateur de l'être.

JOUR £wy. C'est le signe du relationnel w au coeur du signe final du collectif £y. La lettre Yod y est la correspondance dans la série alphabétique des dizaines de la lettre Aleph ' dans la série des unités. La lettre Mem finale £ est parmi les cinq rigueurs ¢,£,¤,¥,¦ l'attribut du courage et de la persévérance. Le courage et la persévérance signifiés par la lettre £ donnera de vaincre l'adversité la plus redoutable : la violence de la mort pour atteindre la VIE. Le jour par excellence des jours de la création sera nommé dans ce verset Gen 1 : 5, c'est le JOUR UN.

C'est ce JOUR UN qui est signifié dans le projet messianique : (Jean 17 : 21)

afin que tous soient UN, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient UN en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.

 

Le verbe Crier français vient du latin " quiritare "

CRIER ... signifiait "appeler les quirites ". Qu'est ce sont les quirites ! C'était la " police-secours " chez les Romains. Crier signifiait donc " appeler police-secours ", donc par voie d'extension significative : " appeler secours " ! La vocation première du secours organisé à un niveau social est d'aider à échapper à un danger mortel qui touche à la fois l'individu et la société ! Dans l'esprit biblique CRIER, "appeller le secours" sera donc de maintenir à la fois la capacité de mouvement propre de l'individu et la capacité de mouvement relatif d'unicité des individus. Cela exprimé dans le langage biblique : " remettre ou rapporter la lumière ". Les " quirites " étaient à l'origine des sabins fondus dans la population romaine ! A l'image des associations d'entre-aide qui relient entre eux les populations immigrantes d'un pays, on peut comprendre que la vocation de secours de cette population de sabins se soit révélée par la nécessité de s'assimiler en tant que citoyen à la société romaine tout en préservant son identité culturelle propre. Finalement, tous les citoyens romains vivants dans la condition privée furent appelés "quirites".

Cette analogie du "crier" et du salut prend du relief dans le contexte évangélique (Marc 10 : 47)

Il entendit que c’était Jésus de Nazareth, et il se mit à crier : "Fils de David, Jésus aie pitié de moi!"

 

Quelles sont les risques de dangers mortels auxquels est exposé Adam ?

Ils sont explicités dans le livre de la Genèse par les deux sentences divines ( Gen 2 : 17, 18)

mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.
L’Eternel Dieu dit: Il n’est pas bon que l’homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui.

Il s'agit du risque d'être sujet ou bien objet d'une boulimie réductrice et absorbante de l'autre, des autres dans une unicité de préjugés, dans un lit idéologique et culturel confusionnel totalisant. Cette totalisation idéologique est forcément excluante, violente, et finalement meurtrière de la différence personnelle. La concrétisation collective de ce danger mortel sera représentée par la tour de Babel. La réaction première et ultime face à ce danger mortel pressenti par l'individu humain sera le repliement sur soi-même. La solitude est la réaction de survie de l'individu victime d'une telle société idéologiquement, spirituellement totalisante et donc excluante de la différence personnelle ! Cette solitude entraînera l'incompréhension linguistique, l'incommunicabilité, l'éclatement du langage, et donc l'éclatement de ce carcan idéologique et culturel global. Cet éclatement linguistique, l'écroulement de la tour de Babel sera finalement salutaire à la personne humaine, à l'Homme.

Quelle sera la thérapie divine exprimée par l'auteur biblique ?

chapelle sixtine restaurée

La réponse divine aux dangers de l'humanité sera "je ferai vers lui une aide semblable à lui"
... je ferai vers lui , Eéseh lo wl hSv'. Dans le "je ferai" se révèle l'épouse Isha hS', le "je ferai" sera le regard intérieur levé (signifié par la lettre l) vers l'être humain, regard qui élève, humanise, révèle l'humain toujours plus humain.
... une aide ezer rzv ce mot est construit autour de la lettre Zaïn, dont le hiéroglyphe est l'épée au coeur de ra rv"l'étranger, l'ennemi", celui qui est en dehors de la lumière, exclu de la relation lumineuse. L'aide c'est l'épée au coeur de la ville rv, et mégalopode moderne d'indifférence et de solitude. "L'aide" sera cette épée qui tranche dans la coquille de "solitude" et d'indifférence, afin de rendre capable d'être accueilli et d'accueillir. Cette épée est celle du combattant Israël : "celui qui combat les hommes, et Dieu" et le rendra capable de s'élever et d'élever son redoutable adversaire jumeau Esaü en ami. J'oserai espérer aujourd'hui, l'épée sera celle qui rendra juifs, chrétiens, musulmans, israëliens et palestiniens frères sur la Terre "criée trois fois" Saintes, afin que se taisent les épées monstrueuses que sont les chars d'assauts, les hélicoptères militaires, et les bombes vivantes.

... semblable à lui, kenegedo vdgk de neged dgn "son face à face" dont la racine gad dg signifie le bonheur ... celui qui rend heureux !

Lorsque le couple adamique tombera dans la confusion relationnelle mortelle, le cri "au secours" viendra" de l'Eternel. Ce sera le 10 ème cri biblique ! Le chiffre 10 est le nombre de la lettre Yod, qui révèle dans l'ordre des dizaines, le principe d'unicité cachée exprimée par la lettre Aleph, . Ce cri de salut sera le questionnement fondamental : "Où TOI"! Où en es-tu avec toi-même ? Où en es-tu vis-à-vis de ton épouse ? Où te situes-tu en relation avec MOI ? Ce questionnement divin situe l'Homme en tant que sujet de son propre devenir !

Le cri primal

C'est le cri attendu, désiré de douleur et de joie, lors d'un accouchement avant que l'on ne coupe le cordon ombilical. Quand le foetus est arraché de sa relation organique symbiotique de l'être chaleureux de la mère, le cri primal est la première expression de cet arrachement. C'est l'expression de l'enfant et peut-être aussi l'appel au secours de la mère à qui l'on retire une partie d'elle-même. C'est l'expression de salut en tant qu'il est devenu autre, en tant qu'il est appelé en devenir d'une personne à part entière doué de parole, doué de capacité de salut. Ce cri primal commence la quête d'identité personnelle en relation d'humanité avec sa mère dont il s'est arraché afin de devenir "quirite" un citoyen de l'humanité !

 

L'aspect "conjugal" de l'engendrement spirituel trouve sa pleine expression dès les prémices du premier des 4 évangiles, celui de Matthieu. Dans la généalogie de cet évangile les patriaches seront énumérés de génération en génération dans un engendrement selon lequel le suivant est l'objet d'engendrement du patriarche précédent à partir d'Abraham, l'inimitable "Père élevé" du peuple d'Israël. Génération d'engendrement jusqu'à Joseph :

Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle naquit Jésus, que l'on nomme Christ

 

Il ne s'agit plus alors ici d'engendrement, mais de naissance, naissance où Jésus celui qui naît est le sujet de sa propre naissance, et le lieu de cette naissance est signifié par la relation d'épousailles entre Joseph et Marie. Le cri qui accompagne ce "naître "est le cri de tout un peuple, qui nomme Jésus, premier sujet biblique naissant "Christ". Le lieu d''expression du salut de l'Homme-Sujet est signifié dans l'évangile par la relation d'épousailles entre Joseph et Marie.

Et quel est l'esprit de ce cri ? C'est l'Esprit du Fils qui crie : "Abba ! Père !"

Galates 4:6 Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos coeurs l’Esprit de son Fils, lequel CRIE : Abba! Père!

 

afin qu’eux aussi soient UN en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.